Ordre: Crassiclitellata
Subordre: Megascolecida
Famille: Megascolectida
Genre: Amynthas, Metaphire, Pheretima
Nom latin: Amynthas spp., Metaphire spp., Pheretima spp.
Nom anglais: Jumping worms, snake worms, crazy worms
Ordre: Crassiclitellata
Subordre: Megascolecida
Famille: Megascolectida
Genre: Amynthas, Metaphire, Pheretima
Nom latin: Amynthas spp., Metaphire spp., Pheretima spp.
Nom anglais: Jumping worms, snake worms, crazy worms
GIF: Rebecca Cowser, iNaturalist, Amynthas agrestis
Aussi connus sous le nom de vers asiatiques exotiques envahissants, les vers asiatiques sauteurs viennent de l’Asie. Les différentes espèces présentes en Amérique du Nord ont été introduites dans 38 états américains, notamment celui du Vermont, du Wisconsin, du Massachusetts et de New York (Chang et al, 2021 ; Reynolds et McTavish, 2021). Ils sont aussi présents en Ontario.
Ces vers exotiques envahissants peuvent causer des répercussions importantes sur la santé des forêts (Bennett, 2023). Ils sont reconnus comme étant des vers très actifs lorsqu’ils sont touchés, donnant l’impression qu’ils sautent et qu’ils se tortillent en se déplaçant.
Lorsqu’une population de vers sauteurs colonise un milieu forestier, les impacts peuvent être très importants. Tout comme les autres vers de terre, les vers sauteurs se nourrissent de la litière du sol. Cependant, la vitesse à laquelle ils sont capables de décomposer le sol est beaucoup plus grande que celle des vers indigènes québécois. La terre ayant passé dans leur système digestif devient pauvre en nutriments et en humidité. Ils laissent ainsi sur leur passage des conditions difficiles pour la régénération de la forêt.
Répartition du genre Amynthas près du Québec (iNaturalist, 2023)
À ce jour, quelques mentions sporadiques de vers sauteurs ont été faites au Québec, mais aucune population n’a été répertoriée dans la province. Cependant, plusieurs populations causent d’importants dommages aux forêts du Vermont, très près de nos frontières et de l’Estrie. De plus, certaines espèces de vers sauteurs sont présents en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse (Bennett, 2023).
Les vers exotiques envahissants se distinguent par leur couleur brun pâle ou grisâtre, et leur clitellum de couleur blanchâtre (ISC, sans date). Leur taille varie en fonction de l’espèce, mais plusieurs peuvent atteindre la taille des vers de terre communs (Lumbricus spp.).
De plus, ils sont distinguables grâce à leur mouvement, qui rappelle celui d’une couleuvre ou d’un serpent. Les juvéniles et les adultes se déplacent donc en sautant et en bougeant rapidement.
Les vers sauteurs sont épi-endogéiques, ce qui signifie qu’ils sont présents directement dans l’humus du sol et sous la couche de feuilles. Ces vers s’adaptent facilement à plusieurs environnements, ayant une diète variée. Ils envahissent donc les jardins, le compost, les cours arrière, les forêts urbaines, mais aussi les environnements naturels tels que les forêts (Chang et al., 2021).
Photo: Alfredo Eloisa, Flickr.
Les vers sauteurs se reproduisent selon un cycle annuel, de façon sexuelle ou asexuelle. Les adultes, atteignant leur maturité sexuelle vers 60 jours (Evans et al., 2021) meurent chaque hiver, laissant sur leur passage plusieurs cocons, qui éclosent à leur tour au printemps suivant.
Les vers asiatiques sauteurs se reproduisent rapidement, créant une densité importante au sein des écosystèmes où ils s’établissent. Ils sont détectables de différentes façons, notamment lorsque l’on remarque que le sol se décompose à une plus grande vitesse que la normale. De plus, la texture du sol se modifiera et il sera possible de remarquer que la couche supérieure du sol s’apparente à des graines de café. Les adultes sont aussi facilement détectables d’août à septembre, les périodes où ils seront à leur grosseur maximale (ISC, s.d.).
Photo: Shide Jasper, iNaturalist, Amynthas agrestis
Photo: Kester Jessica, iNaturalist, Amynthas agrestis
Photo: Michael Køie Poulsen, iNaturalist
Les vers sauteurs décomposent la litière du sol rapidement, tout en modifiant la composition physique et chimique du sol. Les fèces de vers asiatiques changeront donc la composition de la litière du sol, ayant pour conséquence de diminuer la capacité de rétention d’eau du sol (Chang et al., 2021). Les sols consommés par ces vers pourraient donc potentiellement devenir défavorables aux plantes ornementales, tout en posant un grave risque pour les forêts. Comme les vers décomposent rapidement l’humus du sol, cela a pour conséquence de réduire drastiquement les semis d’arbres et de plantes, nuisant ainsi à la reproduction d’une forêt.
À ce jour, encore plusieurs recherches doivent être entreprises pour mieux comprendre l’impact des vers asiatiques envahissants sur nos écosystèmes (Benoit, 2023).
Sans vers sauteurs
Photo: Gorres, J. 2018 UVM, Entomology Research Laboratory
En présence de vers sauteurs
Photo: Gorres, J. 2018 UVM, Entomology Research Laboratory
Les vers exotiques envahissants se propagent principalement par les activités humaines telles que les activités d’horticultures, de foresterie ou de randonnées pédestres (Gorres, 2023, communication personnelle). Les cocons de vers sauteurs se propagent très facilement dans du compost, du paillis, de la machinerie forestière et agricole, ou encore par des bottes de randonnée. Les vers pourraient potentiellement aussi être introduits lorsque les appâts de pêche sont relâchés dans l’environnement.
Une fois qu’ils sont introduits dans un environnement, il n’existe aucune méthode efficace à ce jour pour les contrôler (Gorres, 2023, communication personnelle). La meilleure méthode de prévention est donc de prévenir leur introduction. Apprendre à reconnaître les vers asiatiques et vérifier le matériel qui pourrait en comporter est donc une des meilleures méthodes pour réduire les risques d’introduction dans un milieu (ISC, s.d.).
Benoit, J. D. (2023). Invasion of the Jumping Worms. University of Vermont.
Hamilton Conservation Authority. (2022). All about Invasive Jumping Worms.
Reynolds, J. & Mctavish, M.l. (2021). New Asian pheretimoid “jumping earthworm” records (Oligochaeta: Megascolecidae) in Canada. Megadrilogica. 26. 83-89.