Les citoyens, au cœur de la lutte

contre les espèces exotiques envahissantes

© Ville de Granby

Les espèces exotiques envahissantes en quelques mots

Parler de lutte contre les espèces exotiques envahissantes (EEE), c’est bien beau… mais commençons par les principes de base: de quoi parle-t-on exactement ? 

Les EEE sont des végétaux, des animaux ou des micro-organismes (comme les virus, les bactéries ou les champignons) qui ont la capacité de coloniser des sites ou des régions à un rythme rapide.  

Ces espèces vont généralement former des populations dominantes et denses… Au grand dam de nos espèces indigènes, qui se retrouvent le plus souvent délogées ! C’est notamment pour cette raison que les EEE sont reconnues par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme étant la deuxième cause de perte de la biodiversité à l’échelle mondiale.  

Mais l’envahissement causé par ces espèces constitue une menace encore plus vaste :

Environnement

Envers notre environnement :

Perte de biodiversité, transmission de pathogènes, perturbation de l’écosystème naturel, etc. ; 

Société

Envers notre société :

Problèmes de santé (plantes toxiques), obstacles aux activités de loisir (navigation, randonnée), etc. ; 

Économie

Envers notre économie :

Dommages aux infrastructures, diminution de la valeur immobilière et récréotouristique, etc. 

En résumé, la facture est dispendieuse. Tous ces éléments cumulés, le montant des dommages causés par les EEE s’élève à des millions de dollars pour la société québécoise. 

En plus de leur capacité à être un réel fléau pour nous tous, les EEE ont un talent indéniable à se propager. Et surprise ! L’humain est son plus fidèle covoitureur. Que ce soit de façon accidentelle, par exemple en important du matériel boisé infesté, ou même intentionnelle, l’homme est en effet responsable de la plupart des introductions d’EEE dans son environnement. 

Nos solutions pour freiner les envahisseurs

Heureusement, plusieurs étapes sont possibles pour freiner les EEE: 

Prévention

La prévention permet d’éviter le transport involontaire des EEE.

Sensibilisation

La sensibilisation permet de modifier les comportements du grand public et des preneurs de décision. 

Détection

La détection précoce permet une action rapide sur le terrain. 

Contrôle

Le contrôle contribue à lutter contre des populations d’EEE déjà établies. 

Cependant, il faut l’avouer parmi ces solutions, les mesures de contrôle restent très dispendieuses et assez limitées dans la mesure où il est presque impossible d’éradiquer une EEE qui occupe déjà le terrain.

Prévenir plutôt que guérir

Le côté positif, c’est que les étapes de prévention, de sensibilisation et de détection sont accessibles à tous. Pas besoin d’un budget extraordinaire. Miser sur la connaissance et les bonnes pratiques est le plus bel atout citoyen dans cette lutte à l’envahisseur. 

Prévenir, ou plus exactement « nettoyer ses affaires » 

Vous le savez maintenant, les humains sont les principaux fautifs de la propagation des EEE. Sans pour autant en savoir énormément sur elles, connaître les bons gestes pour éviter de les transporter dans de nouveaux sites est la base d’une lutte commune efficace. 

Nettoyer son matériel qui a été en contact avec des environnements à risque : c’est simple et redoutablement efficace. Matériel de jardinage, embarcation nautique et équipement associé, bottes… Il suffit parfois seulement d’un peu d’alcool dans une bouteille pour éliminer la menace. Pas pire comme arme de lutte ! 

Note de la rédaction : il est certain que nettoyer votre embarcation à la bouteille d’alcool va s’avérer compliqué. S’il vous plaît, veuillez adopter des mesures plus adaptées, tel que conseillé par le Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). 

Sensibiliser, ou plus exactement « jaser avec ses proches » 

Vous savez quoi faire pour éviter de propager les EEE et pour reconnaître celles présentes dans votre région? Bravo ! C’est déjà un pas dans la bonne direction. Vous pouvez maintenant devenir de fiers porte-parole de ces connaissances, et sensibiliser vos proches — et moins proches —. Plus il y aura d’Estriens sensibilisés, plus il sera difficile pour les EEE de se propager ! 

Détecter, ou plus exactement « les avoir à l’œil » 

Apprendre à reconnaître les EEE qui sont présentes sur le territoire, et celles qui sont actuellement à nos portes, permet de les détecter lorsqu’aperçues au cours de nos activités. Promenade en forêt, activité de pêche dominicale, magasinage de plantes horticoles… Il est possible de croiser des EEE dans notre vie quotidienne. Les détecter de façon précoce alors que vous les observez sur un nouveau site, et les signaler sur les plateformes adaptées, donne une avance considérable au MELCCFP et aux organismes luttant sur le terrain pour empêcher leur installation définitive à cet endroit précis. 

Pour cela, ouvrez les yeux : repérez les potentielles EEE autour de vous, et déclarez-les sur ces deux applications. 

  • Sentinelle, un outil de détection du MELCCFP ; 
  • iNaturalist, une plateforme de science participative. 

Il existe énormément d’outils disponibles en ligne pour savoir quelles sont les EEE problématiques en Estrie et apprendre à les reconnaître. Les fiches informatives du CRE Estrie en font partie!