Sherbrooke, le 8 août 2024.
Le 1er août dernier était le Jour du dépassement, le moment où l’humanité atteignait la biocapacité annuelle de la planète. Nous vivons donc depuis la semaine dernière à même ses réserves accumulées, un coussin de moins en moins épais. Et notre déficit s’accumule depuis plus de 50 ans!
Non seulement pigeons-nous encore allègrement dans les réserves de notre environnement, mais, par notre consommation excessive de produits et services et le manque d’actions structurantes mondiales, nous empêchons le rétablissement d’un équilibre. Ainsi, nous réduisons et mettons en danger la capacité de notre environnement à répondre aux besoins des générations futures… et de celles actuelles!
Il faut aussi comprendre que nous ne sommes pas égaux dans ce fragile équilibre. Les citoyens de certains pays consomment tant que cette date du dépassement serait atteinte bien plutôt si le monde devait les imiter. Au Canada, selon l’organisme Global Footprint Network, nous avions atteint cette date en à peine trois mois, soit le 15 mars dernier. S’il faut désormais presque deux planètes pour répondre à l’empreinte de la population mondiale, il en faudrait plus de quatre pour répondre à la nôtre.
Mince consolation, la biocapacité du Canada est toujours supérieure à notre empreinte écologique sur le territoire. Cependant, cette capacité s’amenuise d’année en année, alors nous ne pouvons croiser les bras en se disant que notre part est faite.
La sobriété ne doit pas se limiter aux tendances du moment ou n’être qu’une expression à la mode. Pour le Québec, on ne peut se contenter d’une sobriété «énergétique» : elle doit être une mouvance profonde et structurante de tous les aspects de notre quotidien. Enfin, dans une approche intégrée et dans une pensée globale, nos actions ne peuvent cibler seulement la réduction de notre empreinte écologique. Nous devons mettre en oeuvre des moyens qui permettent d’augmenter la biocapacité sur notre territoire.
C’est pourquoi le CRE Estrie travaille avec acharnement avec les acteurs de la région à améliorer notre environnement. Qu’il s’agisse du développement et de la promotion de la mobilité durable, de la protection des milieux naturels et du renforcement de la connectivité des milieux, d’une meilleure gestion de nos matières résiduelles ou d’une plus grande résilience aux événements météorologiques par le verdissement de nos collectivités, nous avons besoin de l’apport de chacun de vous!
Renseignements
Alexandre Demers,
Directeur adjoint du Conseil régional de l’environnement de l’Estrie
a.demers@environnementestrie.ca